Mini Ferme
Petite ferme de proximité combinant cultures traditionnelle, cultures hors sol et point de vente
Stalingrad, Paris XIXe
La Mini Ferme est une exploitation agricole de faible production qui intègre un commerce de proximité. Sa petite échelle favorise sa mise en réseau avec d’autres Mini Fermes permettant la diversité des cultures et nourrissant l’idée d’une production agricole diversifiée.
C’est un bâtiment léger de structure modulaire d’une emprise au sol de 125m2 se développant sur trois à quatre niveaux. La faible profondeur du bâtiment optimise son ensoleillement.
Elle combine deux types de cultures complémentaires : des cultures traditionnelles de type potager en extérieur et des cultures hors-sol en serre.
La morphologie de la Mini Ferme et son besoin d’espace, exigent son implantation dans un tissu urbain dégagé : friches urbaines, dents creuses, îlots ouverts… De plus, son fonctionnement en réseau et sa vocation commerciale la prédestinent à s’implanter le long d’axes de circulation : rues, quais, canaux, voies de tramway…
Le gabarit des constructions combiné à leur fonctionnement en réseau permet de créer un alignement, de fabriquer des rues animées afin d’opérer des coutures urbaines variées entre les bâtiments massifs et éloignés.
La Mini Ferme se compose de serres horticoles classiques, superposées sur plusieurs niveaux. Son plan à la forme compacte évite la profondeur pour permettre des apports solaires efficaces.
Les étages cultivés étant superposés, le bâtiment doit s’exposer à la lumière par ses quatre façades et l’obligent à conserver un dégagement par rapport aux autres constructions.
Avec une hauteur de trois à quatre niveaux, le gabarit du bâtiment propose de rétablir une échelle humaine, intermédiaire entre la maison individuelle et l’immeuble collectif.
Peu élevée, la Mini Ferme culmine à la hauteur des grands arbres. Le bâtiment, très léger, disparaît au profit de la végétation.
Dans le cas de cultures utilisant des lampes de croissance, les Mini Fermes, en plus d’introduire une animation urbaine, apportent un éclairage nocturne créant des points de repère et mettant en valeur l’architecture de la ville.
La Mini Ferme permet d’imaginer le renouveau d’un secteur d’activité agricole urbain ouvert à tous. La taille de l’exploitation est à l’échelle d’une petite entreprise.
La mise en réseau des Mini Fermes favorise à la fois l’entraide et la concurrence qui garantissent au consommateur une diversité des productions et donc un choix attractif.
On pourrait envisager cette ferme à l’achat, en location ou exploitable par une licence de concession.
Elle pourrait être mise à disposition par l’État, le ministère de l’Agriculture ou par une entreprise privée qui louerait et encadrerait l’exploitation.
L’exploitation de la Mini Ferme exige une connaissance des modes de production maraîchers.
Intégrant un commerce, son exploitant est confronté à la gestion de la production et de la vente. Cette double compétence reste néanmoins accessible par une formation courte à la fois pratique et théorique.
D’un point de vue pédagogique, la proximité des cultures avec l’espace public met en scène l’agriculteur à l’ouvrage.
La Mini Ferme présente de nombreuses qualités et ouvre une perspective urbaine et sociale très riche. Pourtant, la compatibilité entre les problématiques qu’elle est susceptible de régler et le simple enjeu agricole est à questionner.
Elle reprend le système du jardin ouvrier en le poussant vers une pratique plus productive. Malgré tout, ses limites potentielles sont liées à sa capacité de réplication et à l’étendue de sa production.
En tant qu’outil requalifiant des zones urbaines délaissées, elle pourra donner lieu à un zoning qui associerait agriculture et cité de banlieue.
D’un point de vue architectural, bien que contrainte à une transparence maximum, ce programme pourra puiser dans l’architecture modulaire et l’architecture des folies d’expressions variées.
Ainsi, sa place en ville est véritablement liée à cette idée de création d’entreprise, de dynamique sociale. Elle pourrait à elle seule justifier son développement sans limite de réplication, tant qu’il est synonyme de diversité, de concurrence et d’altérité.
Une étude commerciale devra déterminer si elle est exploitable comme un véritable commerce ou si elle s’inscrit plus logiquement dans une économie spécifique communautaire de type AMAP (Associations pour le maintien d’une agriculture paysanne).