SOA Architectes : Architecture et Urbanisme Agricole

Le « Magasin » est un dispositif à intégrer aux parties communes des immeubles de logements collectifs.

Sous la forme d’un local ou d’une installation, le «Magasin» est un dispositif implanté dans les parties communes des immeubles de logements qui permet aux habitants de mutualiser des biens de consommation ordinaires et de lutter contre toutes formes de gaspillage.

En plus de la mutualisation, du partage et du don d’objets, ce local est un support de communication adapté aux différentes natures d’échanges envisageables entre les habitants de l’immeuble et du quartier (annonces variées, recherches, contacts, savoirs faire).

Un dispositif libre et non prescriptif. «Le Magasin» est un outil à la stratégie non prescriptive et non culpabilisante qui se trouve pourtant à la porte du logement.

Il n’exige pas de nouveau comportement de la part des usagers: il repose sur le consentement de chacun, qui est libre ou non d’y contribuer.

Une démarche individuelle et intime. Le système fonctionne indépendamment des motivations de ceux qui le font fonctionner (désencombrement, récupération, gain de temps, écologie, charité, etc.). Nul ne sait comment l’autre l’utilise, les usagers sont ainsi protégés de tout préjugé de la part de leurs voisins.

Une stratégie cumulative: les kits. Ils permettent d’additionner plusieurs familles d’objets à recycler allant des objets les plus simples (jeux, journaux, etc.) aux plus complexes (vêtements, nourriture, etc.). Le dispositif peut donc être réduit à des fonctions minimales, ou être développé s’il est apprécié et bien géré au sein d’un immeuble.

Au même titre que le local vélo, le « magasin » est destiné à faire partie intégrante du programme de l’immeuble. Ce projet développé sur le long terme est pensé, calibré par toute une équipe, et continuellement enrichi par les différents acteurs.

Que contient le Magasin ?

Différents kits correspondent à plusieurs combinaisons de rangement.

Le dispositif contient divers types de biens à donner ou à partager, chaque famille de biens étant plus ou moins complexe à ranger:

Kit minimum

• Une poubelle de recyclage pour les ampoules, piles etc.

• Un tableau de communication pour des échanges divers entre voisins

• Un mobilier pour livres ou objet divers

Modules complémentaires

• Un contenant pour les plantes, les boutures

• Du mobilier pour les vêtements

• Un local de réemploi équipé d’un établi

• Des casiers à codes pour consigner des objets

• Un garde-manger

Où se situe-t-il ?

Le dispositif se situe dans les parties communes des immeubles de logements collectifs. Ces espaces privés d’usage collectif, situés entre le logement et la rue, la sphère privée et l’espace public, un fort potentiel, permettant à l’architecte de repenser l’immeuble et l’habiter collectif. Selon les kits, le nombre d’habitants et la disposition du hall le dispositif sera plus ou moins exposé ou en retrait.

Quel(s) mode(s) de gestion ?

Une concertation préalable entre les divers acteurs permet de décider des différents niveaux de gestion cumulables selon les kits et le nombre d’habitants.

Dans le cadre d’un bailleur social

• un fonctionnement assuré par une entreprise de type Régie de Quartier ;

• un fonctionnement assuré par un cadre associatif;

• un fonctionnement assuré par une des filières.

Dans le cadre d’une copropriété

• un fonctionnement autogéré par l’ensemble des habitants ;

• un fonctionnement autogéré par un ou plusieurs habitants délégués ;

• un fonctionnement assuré par un service privé de type conciergerie ;

• un fonctionnement assuré par une entreprise de type Régie de Quartier ;

• un fonctionnement assuré par une des filières.

Un financement de plus ?

Tant que le dispositif consiste en du mobilier, son financement est négligeable. Dans une forme plus développée (espace de recyclage ou établi), sa mise en place peut être pensée sur des m2 de la surface dédiée au local de stockage des déchets.

Quelle forme juridique ?

Afin de garantir la réflexion visant à intégrer ce dispositif dans la construction neuve d’immeubles de logements collectifs, une Charte ou une Convention peuvent être établies entre la ville et le(s) bailleur(s) social(aux).