SOA Architectes : Architecture et Urbanisme Agricole

ENSAD

Extension de l'Ecole Nationale Supérieure des Arts décoratifs

31 Rue d'Ulm, 75005 Paris

2021

ENSAD

Extension de l'Ecole Nationale Supérieure des Arts décoratifs

31 Rue d'Ulm, 75005 Paris

2021

Programme

Extension de l'Ecole Nationale Supérieure des Arts décoratifs

MOA

OPPIC

MOE

SOA (mandataire), Espace Temps (fluides), EVP (structure), VPEAS (économie), LASA (acoustique), Fuga (design)

Bugdet

3,380 M€

SDP

1000 m²

Le projet d’Extension de l’Ecole Nationale des Arts Décoratifs s’implante au centre de l’illustre cour aux Ernests, un cœur d’îlot boisé. C’est sous forme de pavillon ouvert à 360° sur son environnement, que le projet architectural dialogue avec son site d’exception.

Le Pavillon 360

L’îlot des grandes écoles formé par les rues d’Ulm, d’Érasme et de Lhomond abrite un des cœurs d’îlot les plus vaste et surtout les plus boisé du 5e arrondissement : la cour aux Ernests. La partie de l’Ensad, plus petite et moins ensoleillée, forme un lieu particulier à l’usage plus intense. C’est là que prend place le jardin des merveilles de Pascal Cribier. Le bâtiment Vissol, petit pavillon léger et aérien s’y insère délicatement.

Le projet vise à ouvrir le nouveau pavillon augmenté sur l’entièreté du cœur d’îlot tout en y restituant une part de sol et d’habitat écologique. La notion de panorama à laquelle nous l’associons définie l’ouverture du pavillon sur ses cinq orientations, ciel compris : une ouverture sur le paysage à 360 degrés que l’on apprécie depuis les différents espaces du projet et la construction d’un nouveau paysage sur son toit. L’augmentation de Vissol consiste à englober le bâtiment existant et à le dédoubler côté Est, là où l’exposition au soleil est optimale.

La nouvelle implantation du pavillon restitue un vide périphérique sur ses faces Ouest, Sud et Est qui souligne par l’absence de façade pleine son ouverture sur le cœur de l’ilot et l’ENS. Son architecture qui dégage des coursives périphériques donne l’impression d’une construction légère, sans notion de prospect. Plus grand mais évidé, les sensations de masse et de limites sont diminuées. Cette coursive, véritable outil à tout faire, évite d’implanter d’autres constructions dans la cour.

La main et le tressage

Le pavillon panorama, qui s’ouvre sur ses quatre façades tout en ménageant des vides périphériques est une architecture élémentaire. Elle rappelle les constructions en rondins de bois qui emploient littéralement des arbres d’une pièce pour les assembler en poteaux et en poutres. Si l’emploi du bois massif pour la structure primaire aurait ici abouti à une débauche de matière, nous retrouvons son utilisation de manière à la fois plus économe et plus artisanale.

La structure du projet est métallique et relève d’assemblage de composants réemployés issus d’anciens sites sidérurgiques et composants neufs. Elle se présente comme un rapiéçage métallique irrégulier et bariolé d’un code couleur qui traduit les types et la provenance des différents éléments.

Ce squelette bigarré est protégé par un décor fait de plessis de châtaignier. L’idée est donc de procéder à un équilibrage de cette ossature métallique nerveuse par un gainage en bois. Cette approche du décoratif implique le travail de la main et celui du territoire, pour les retranscrire à l’endroit le plus essentiel du projet : sa structure.

Le travail de ce gainage nous a porté vers les techniques traditionnelles de tressage. Nous avons donc mené un travail de recherche approfondi et avons rencontré les coopératives d’artisans pour mesurer la faisabilité de notre approche. Les enjeux que nous avons identifiés sont la pérennité et la robustesse de l’ouvrage, son entretien, le coût de sa mise en œuvre et enfin le planning et la réalisation en atelier et sur site.

La révolution de notre sensibilité et de notre curiosité à l’égard du vivant et du recyclage est indispensable pour réussir une décarbonatation puissante et heureuse.

Moins de matière pour plus de décor !

@artefactorylab
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